L’arbre revient à l’honneur, tout le monde veut voir nos villes verdir, chacun souhaite voir renaturer un maximum de nos surfaces artificialisées. Les projets de micro-forêts de type Miyawaki plus ou moins bien réussis fleurissent dans nos quartiers urbanisés.
Penchons-nous sur un ouvrage original, qui traite de l’arbre, des arbres, de tous les arbres comme objet d’art de notre environnement nature.
Je viens de me faire plaisir, j’avais envie de m’offrir un grimoire. Le mien est un livre fabuleux, fait à partir de vrai papier d’arbre : Un livre dont les arbres sont les héros justement.
Sommaire
- 1 Marc Muret : Ouvrage hors norme que j’ai découvert
- 2 Marc Muret : « Il s’agit d’une véritable encyclopédie architecturale de l’Arbre »
- 3 Marc Muret : « Le chapitre sur les ombres des arbres est de loin le plus fascinant. »
- 4 Marc Muret : « A la toute fin c’est toujours l’homme qui gagne et l’arbre que l’on coupe ! »
- 5 Marc Muret : « C’est une encyclopédie d’art végétal »
Marc Muret : Ouvrage hors norme que j’ai découvert
Un vrai objet d’art, bien plus qu’un livre : “L’Architecture des Arbres”, ouvrage hors norme que j’ai découvert lors d’une exposition sur les arbres précisément à la Maison de l’Architecture de Bordeaux.
Fin des années 70, après 20 années de travaux, deux archis Italiens fous terminent ce livre de légende :
3 kg en format géant 40×30, cet objet magnifique est un traité graphique de l’arbre dans tous ses états.
On dit de Cesare Leonardi qu’il est l’homme qui a dessiné tous les arbres.
https://www.youtube.com/watch?v=SyuUkfPiHJY
Leur objet était de décrire la plupart des essences d’arbres sous tous leurs aspects au moyen de 500 planches au 1/100 réalisées en monochrome.
Forme, volume, silhouette avec ou sans feuilles, 200 types d’arbres sont passés en revue. Texture, matière, les feuilles, les écorces, les fruits sont décrits et dessinés avec une précision scientifique mais aussi un souci d’artiste.
Marc Muret : « Il s’agit d’une véritable encyclopédie architecturale de l’Arbre »
La colorimétrie et toutes les nuances des feuillages sont détaillées au fur et à mesure des saisons.
On peut ainsi connaitre, reconnaitre et percevoir l’évolution d’aspect d’un arbre au fur et à mesure de l’année.
Un des chapitres le plus impressionnant : les ombres. Elles sont décrites au moyen de schémas géométriques presque ésotérique. Quelles ombres portées à attendre d’un arbre ? de chaque espèce, tout au long de la journée, tout au fil de l’année ? C’est unique, en tout cas je n’avais jamais rien vu de pareil. Vous voulez positionner des Cyprès à proximité d’une piscine, consulter les dessins de Leonardi et Stagi vous aurez une vraie réponse. Parce que rien ne nous apporte d’information sur la croissance d’un arbre, sur son encombrement 20 ou 30 ans après sa plantation. Ce livre encore apporte des réponses.
Marc Muret : « Le chapitre sur les ombres des arbres est de loin le plus fascinant. »
C’est moins un recueil naturaliste qu’un catalogue d’art naturel. C’est utile pour sélectionner quel arbre choisir dans le temps pour quel projet. Grace à ce travail, on peut faire de l’arbre un acteur de la création d’un ouvrage et de son paysage. ET surtout, il importe de prendre en compte sa dynamique dans le temps. On relate nombre de bâtis, édifié aux cotés d’arbres qui devenus adultes ont compliqué, voir compromis les usages. A la fin c’est toujours l’homme qui gagne et l’arbre que l’on coupe.
Alors ce livre apprend à respecter les arbres. Plus question de méconnaitre la taille que prendra l’Orme ou le tilleul de votre propriété dans 40 ans.
Marc Muret : « A la toute fin c’est toujours l’homme qui gagne et l’arbre que l’on coupe ! »
Aussi ce livre nous invite à renverser la logique et d’accueillir l’arbre comme un objet en évolution. Evolution dans l’année et évolution sur sa durée de vie. En fait, il s’agit d’un premier traité de l’architecture du vivant. Comment concilier le vivant, qui grandit, qui évolue, qui meurt… avec le bâti qui reste immobile, figé, et souvent habité.
Avant d’être un manuel pratique à l’attention de nos architectes, de nos paysagistes, à mon sens, c’est aussi un livre d’art. L’art de la nature, l’art qui nous entoure, l’art feuillu, épineux, caduc ou persistant. Ce livre en magnifiant les arbres sous toutes leurs formes célèbre l’art de la vie tout court.
C’est magique du début à la fin, c’est encyclopédique, onirique, merveilleux et pourtant cela ne fait que décrire la nature telle qu’elle nous entoure. Chérissons les arbres, ils étaient là avant nous, il nous survivront.
Marc Muret : « C’est une encyclopédie d’art végétal »
Ce livre en version Italienne avait disparu et c ‘est la fondation Cartier qui a commandité en 2019 la réédition traduite de ce monstre sacrée. Œuvre de mécène à la fois pour la science et pour l’art.
Faites-vous plaisir, adoptez un grimoire sur les arbres, ses sortilèges vous raviront. L’arbre est le seigneur du monde végétal il valait bien d’être reconnu comme le premier de nos architectes.
Vous savez à présent mon penchant contemplatif, il est comblé par ce chef d’œuvre et plus encore à présent que je l’ai, même virtuellement, partagé avec vous.
*Marc Muret est dirigeant d’une entreprise spécialisée dans la végétalisation urbaine du bâtiment. En savoir plus sur Marc Muret
https://www.fondationcartier.com/editions/larchitecture-des-arbres